Le Top 5 des Rythmes les plus courants à Bamako/Top 5 Most Common Rhythms in Bamako

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Vous venez de découvrir les danses du Mali, vous avez participé à quelques stages ou avez pris quelques heures cours. Vous aimez beaucoup ces rythmes et les danses qui les accompagnent.Seulement petit problème, vous réalisez qu’ils y’a beaucoup de rythmes différents, plus d’une vingtaine au moins : sunu, madan, farabanka, et j’en passe. Vous ne vous souvenez même plus du nom de certains que vous trouviez magnifiques pourtant. Votre envie, c’est de pouvoir tous les connaitre et vous éclater là-dessus dès que vous les entendez.Pas de panique, dans la suite de cet article, j’ai fait pour vous une liste des rythmes les plus couramment joués à Bamako. Et ce n’est pas fini, vous aurez également des infos sur l’ordre d’arrivée de ces rythmes lors des fêtes. Vous pourriez ainsi focaliser votre apprentissage si vous le souhaitez.

TOUT D’ABORD LE CONTEXTE: Quelques hommes pour plusieurs femmes.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler le contexte des danses à Bamako. En effet, à Bamako, on danse sur les rythmes traditionnels, le plus souvent lors des cérémonies de mariages (plusieurs jours de fêtes prévus à cet effet), de baptêmes, de circoncisions, d’anniversaires ou lors de simples animations de divertissement.Il faut aussi savoir que lors de ces différentes fêtes, c’est surtout les femmes qui dansent. Les hommes ont théoriquement de droit d’y danser mais le plus souvent, ils ne se prêtent pas à ce jeu et restent entre hommes souvent à un autre lieu différent du lieu de la cérémonie. A noter une exception pour les danseurs hommes professionnels qui viennent pour animer l’évènement par des démonstrations techniques de danses.On danse dans un cercle, le plus souvent devant la devanture d’une maison. Le cercle est formé par des chaises occupées par l’assistance composée des invités bien habillés en bazins ou wax colorés et des passants. Dans un coin du cercle se trouvent les musiciens et leurs équipements ainsi que les chanteurs et griots officiels de l’évènement s’il y’en a (typiquement la griotte lors des mariages)Lors de ces fêtes, certains rythmes sont joués à coup sûr, car ils ont une signification particulière liée à l’évènement qu’on fête. Par exemple le rythme maraka, aussi appelé demba don (danse des mères) est la danse par excellence des mamans lors de cérémonies de baptêmes ou de mariages. Ce rythmes est également joué quasiment à tous les débuts de fêtes traditionnelles.Souvent le groupe ethnique qui organise la cérémonie a également une influence sur quels rythmes vont être les plus joués. Ainsi on entendra plusieurs fois le rythme « Dansa » dans des fêtes de khassonkhés ou que le rythme « Djandjigui » chez les Bambaras de Bamako.Pour en savoir d’avantage sur le contexte des danses au Mali et la place extrêmement importante de ces événements pour les femmes maliennes, je vous invite à lire mon article consacré à ce sujet.A Bamako, beaucoup de danses sont des danses populaires, elles ne sont plus liées à des ethnies en particulier ou à des peuples, elles ont été réinventées par les talentueux danseurs des différents ballets de danse de la capitale tout en gardant un ou deux pas de danses qui sont des empreintes originelles.

N° 1 : LE SOUKOU-FARABANKA

Soukou est un rythme très répandu en Afrique de l’ouest. En guinée Conakry il est aussi appelé soli. Cette danse originaire de l’ethnie malinké est largement dansée à Bamako.Plus précisément c’est la danse par excellence des mamans. Lors des fêtes de mariages, c’est le premier rythme qui est joué pour ouvrir le dembafoli « fête des maman » qui se déroule le vendredi soir avant la fête proprement dite du dimanche après-midi. Ce rythme accompagne le « fassa » (chanson dédiée aux louanges d’une personne) de la marraine de l’évènement.Comme la plupart des rythmes, quand il est joué en cérémonie, il accompagne un fassa « les louanges de quelqu’un » les tantes de la mariées et leurs amies ainsi que les amies de la maman de la mariée se mettent à former une ronde, pour célébrer leur fille qui se marie.Cette danse est typique, tout le monde quasiment sait exécuter le pas de danse caractéristique. Loin de la performance des ballets, il y’a un pas caractéristique du soukou que vous pouvez voir dans le lien ci-dessousCe pas de danse est pour moi le « must » à savoir faire !Le soukou est souvent suivi d’un rythme qui s’appelle Farabanka. Plus technique que le soukou, le farabanka est souvent dédié à la performance des danseurs professionnels présents à la fête. Très rapide, demandant extrêmes de souplesse et d’agilité, le soukou-farabanka reste un couple de rythme mythique à mon avisPetit conseil :Mon conseil pour le Soukou est d’apprendre au minimum un pas lent et un pas rapide. Ceux qu’on voit quasiment toujours, sont les deux sur la vidéo suivante ;)Pour le farabanka, ce rythme est tellement un kif, qu’il faudrait pour moi savoir tout faire là-dessus.

N° 2 : LE DANSA, Quand Kayes s’invite à Bamako

Le rythme Dansa vient des villages de l’ethnie khassonkés de la région de kayes. Il s’est transporté à Bamako via les l’exodes ruraux de la population de Kayes. Il s’est énormément transformé en gardant quelques pas de danse typiques du village. Le Dansa est un rythme typique du mali, quasiment dansée nulle part ailleursA noter qu’Il y’a deux rythmes similaires associés au Dansa et qui sont souvent dansés l’un à la suite l’autre : Il y’a le Dansa (qui les le rythme original qui vient du village) et le Diansa qui est un autre rythme plus rapide qui a été créé et performé à Bamako. Les danseurs commencent en général par le Dansa lent du village et on finit en apothéose avec le Diansa de Bamako.Le dansa est très prisé par les danseurs de différents ballets de la capitale. C’est aujourd’hui une véritable danse de démonstration. Les pas de danse n’ont plus grand-chose à avoir avec ceux du village. On est dans la performance, ça peut être long, et c’est très technique.

N°3 : LE MARAKAL’ethnie soninké à l’honneur

Le rythme qui est appelé « maraka » à bamako (maraka veut dire soninké) semble avoir été créé dans la capitale et n’est pas forcement de l’ethnie des soninké comme on peut le croire.Comme le suku il est très couramment joué lors de n’importe quelle fête. C’est clairement une danse populaire de BamakoLes pas de danse s’inspirent des pas de danses soninké mais avec une forte dimension de performance quand ils sont interprétés par les danseurs du balletC’est une danse facile à danser par les profanes car elle est beaucoup observée et dansé depuis l’enfance lors des soirées de danse dans le quartier.Les deux pas caractéristiques que la plupart des femmes savent faire sont le premier pas sur la vidéo et le pas de chauffeLe petit conseil : Comme pour le suku, je vous conseille de savoir-faire au moins les deux pas de danse intemporelles du maraka : le lent (1er pas) et le rapide (le pas de chauffe)

N° 4: LE N’GRI OU WASSOLONKALe N’gri est un rythme tres connu qui nous vient du wassolou. Largement dansée à Bamako on l’appelle aussi Kodoni Kari Kari par les enfants. C’est l’un des rythmes favoris que les enfants dansaient lors des soirées de divertissement dans le quartier.Le N’gri presente quelques pas de danse simples très classiques que je vous recommande de connaitre.

N° 5: LE SUNUNLa finesse danséeC’est class, c’est élégant, c’est technique, les déhanchées font rêver, le sunun est un rythme type à Bamako. Pour rappel le sunun vient des soninké, on raconte que le mot sunun est le prenom d’une belle jeune femme soninké qui était la meilleure interprète de cette danse. Bel hommage non ?Le sunun est omni présent dans quasiment toutes les fêtes traditionnelles de Bamako. Il s’agit d’un sunun très performé dans les ballets de danse. Chaque danseur a son style qui se dégage particulièrement sur ce rythme.

A ces 5 vous pouvez rajouter le Madan et le Dunumba qui sont des “must” également.A vous de Danser !Dans cet article je viens de vous dévoiler le top 5 pour moi des rythmes qui sont très fréquemment joués à Bamako. Cela vous permet d’avoir des références intemporelles et des valeurs sûres dans votre apprentissage.Pour reconnaître ces rythmes et les maîtriser leurs nombreux pas de danse, ce n’est pas si facile. Il faudrait plusieurs heures de cours ou danse et d’écoute musicale pour les distinguer, prendre le réflexe. Je sais que ça vous parait des fois difficiles de les reconnaître, se rappeler des pas de danse, se sentir à l’aise parait mais c’est possible ! L’automatisme vient au bout de l’effort et la récompense en est encore meilleure.Commencez d’abord par choisir dans cette liste les rythmes qui vous font vibrer particulièrement et focalisez-vous un moment sur comment les identifier, à travers l’écoute, la mémorisation d’un ou deux pas lents et d’un pas rapide. Choisissez les pas que vous aimez beaucoup, ainsi l’apprentissage sera plus facile. Avec ces conseils déjà vous verrez la différence !Pour aller plus loin sur comment reconnaître les rythmes classiques, je vous invite à lire l’article que j’ai consacré à ce sujet ! A très bientôt